Titre : | La carte postale : objet de collection, oeuvre d'art |
Auteurs : | Virginie Devillez, Auteur Isabelle de Longrée, Auteur |
Editeur : | Bruxelles, Anvers : Fonds Mercator |
Autre Editeur : | Namur : Le Delta |
Année de publication : | 2024 |
Présentation physique : | 96 p. |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-94-6230-372-0 |
Note générale : | A commander. - Publié à l'occasion de l'exposition organisée au Delta à Namur du 30 mars au 18 août 2024 |
Résumé : |
Née en 1869, la carte postale s'est très rapidement développée. Support léger et idéal au faible coût de production, pouvant circuler dans le monde entier, elle intéresse rapidement les artistes, qui vont se l'approprier de multiples manières.
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Née en 1869, la carte postale s'est très rapidement développée. Support léger et idéal au faible coût de production, pouvant circuler dans le monde entier, elle intéresse rapidement les artistes, qui vont se l'approprier de multiples manières.
Faut-il rappeler son importance durant la Première guerre mondiale, avec la création du photomontage ? Parmi les premiers, George Grosz et John Heartfield en sont venus à coller pêle-mêle tout ce qu'ils trouvaient afin de recréer des cartes postales prétendument envoyées du front aux familles, détournant de façon subversive les images de la propagande officielle. Dada est ensuite le premier mouvement d'avant-garde à en comprendre la puissance. Ses membres se révèlent d'impénitents collectionneurs. Hannah Höch considère les cartes postales humoristiques comme les précurseurs de ses photomontages. Quant à Paul Éluard, à la tête d'une importante collection de cartes postales de fantaisie, il considère ce médium comme un art à part entière. Rien d'étonnant dès lors à ce que les surréalistes s'en emparent pour publier, en 1937, La carte surréaliste avec des oeuvres entre autres de Hans Bellmer, André Breton, Marcel Duchamp, Meret Oppenheim et René Magritte. Ce dernier y reviendra dans les années 1950 en lançant la revue "La Carte d'après nature". À Dada et au surréalisme succède la génération conceptuelle avec Marcel Broodthaers qui, dans la lignée de Duchamp, réinvente la notion de musée avec, comme symboles, des cartes postales de chefs-d'ouvre qu'il intègre, dès 1968, dans le premier ensemble de son "Musée d'Art moderne - Département des Aigles". Une des autres clefs de ce médium est à trouver dans l'émergence du Mail Art, soutenu en grande partie par les membres de Fluxus, mais aussi par On Kawara qui envoie une carte postale à une personne déterminée, avec son cachet et portant l'heure de son lever. Relevons également les pratiques liées à la reproductibilité et à la force de diffusion de la carte postale. Hans-Peter Feldmann décline ainsi la Tour Eiffel, tandis que Zoe Léonard crée un mur hypnotisant de reproductions des chutes du Niagara. D'autres artistes utilisent le livre pour évoquer la narrativité des cartes postales, comme Martin Parr avec Boring Postcards USA ou encore Susan Hiller avec ses Rough Seas. Enfin, plus récemment, les ouvres postconceptuelles de Jacqueline Mesmaeker et Oriol Villanova offrent de nouvelles voies d'investigation. Villanova, qui réside en Belgique, est sans doute l'artiste dont la création s'inscrit le mieux dans l'appréhension et la compréhension de la carte postale. Dans le cadre de ce projet, il nous livre sa carte blanche. Avec des ouvres de Pilar Albarracin, Marcel Broodthaers, Marcel Duchamp, Peter Downsbrough, Hans-Peter Feldmann, Susan Hiller, Jacqueline Mesmaeker, Jonathan Monk, Valérie Mréjen, Michel Peetz, Allen Ruppersberg, On Kawara, Oriol Villanova, etc. [Présentation dui livre sur le site internet exhibitionsinternational.be, mars 2024] Avec cette exposition, découvrez l’univers fascinant des cartes postales ainsi que la façon dont les artistes se sont approprié.e.s ce support si populaire à la fois dans une perspective historique et contemporaine. À l’heure où des images protéiformes circulent sur les réseaux sociaux et où les échanges se réduisent à quelques signes, le Delta a voulu revenir sur l’impact de la carte postale sur la société et la scène artistique. Son apparition dès la seconde moitié du 19e siècle a en effet suscité des phénomènes similaires, le commun des mortels devant apprendre à écrire dorénavant dans une case réduite prédéfinie – le verso. Quant au recto, illustré, sa diffusion intense suscite d’emblée un engouement inédit. L’année 1889, qui voit s’ouvrir l’Exposition universelle de Paris, semble véritablement constituer un tournant. Cinq à six mille cartes postales de la Tour Eiffel sont ainsi vendues chaque jour, lançant l’ère de la modernité, dont elles deviennent l’un de ses fleurons les plus populaires. Ce support léger produit massivement s’impose auprès de toutes les classes sociales. La carte postale devient une image-objet à portée symbolique multiple qui passe de main en main et ouvre les portes de l’imaginaire. Par son format, elle permet aussi la constitution d’archives personnelles ou l’agencement d’images sur les murs ou les espaces de travail ; elle devient un outil pour l’artiste, ou l’historien de l’art, puisant dans cet Atlas infini, véritable point de départ de pratiques et d’usages protéiformes : peinture, collage, installation, film, objet, photographie, Mail Art… De manière libre et non exhaustive, l’exposition revient sur la présence, la réappropriation et le détournement de la carte postale dans l’art depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. L’exposition se clôture par la nouvelle installation d’Oriol Vilanova produite spécialement pour l’occasion. Avec les œuvres de Pilar Albarracín, Bernard Boigelot, Marcel Broodthaers, Marcelle Cahn, Jean Challié, Alphonse Davanne, Damien Deceuninck, Peter Downsbrough, Marcel Duchamp, Paul Éluard, Gilbert & George, Camille Goemans, Nicole Gravier, Susan Hiller, Hannah Höch, Georges Hugnet, On Kawara, Aglaia Konrad, Jean-Jacques Lebel, Éric Manigaud, René Magritte, Jacqueline Mesmaeker, Valérie Mréjen, Martin Parr, Jehanne Paternostre, Michel Peetz, Francis Picabia, Allen Ruppersberg, Kurt Schwitters, Joëlle Tuerlinckx et Oriol Vilanova. Commissaire invitée : Dr Virginie Devillez, expert et conseiller en art, commissaire d’exposition indépendant et Isabelle de Longrée, commissaire au Delta. [Présentation de l'exposition sur le site internet du Delta] |