Titre : | La résilience urbaine face aux risques, en contexte de changement climatique : articuler la gestion des évènements extrêmes et les stratégies de développements des territoires pour opérationnaliser la résilience des villes d’aujourd’hui et de demain |
Auteurs : | Jérôme Dutozia, Auteur Christine Voiron-Canicio, Auteur Karim Selouane, Collaborateur |
Editeur : | Nice : Université Nice Sophia Antipolis |
Année de publication : | 2018 |
Présentation physique : | 76 p.ill., tableaux, graphiques, cartes |
Mots clés : |
Résilience (sociologie)
Politique urbaine -- France Changements climatiques -- Politique publique -- France |
Note générale : | Bibliogr. p. 67-74 |
Résumé : |
Malgré une situation en milieu dit-tempéré (hors frange méditerranéenne), et une exposition à un risque sismique faible ou du moins très localisé (Sud-Est), deux tiers des communes de France métropolitaine sont concernés par un ou plusieurs risq[...]
Malgré une situation en milieu dit-tempéré (hors frange méditerranéenne), et une exposition à un risque sismique faible ou du moins très localisé (Sud-Est), deux tiers des communes de France métropolitaine sont concernés par un ou plusieurs risques naturels. Les pertes humaines et les coûts financiers colossaux observés lors de récentes catastrophes naturelles (entre 1 et 1,5 milliard d’euros pour les seules inondations de juin 2016 en France) témoignent par ailleurs du niveau de vulnérabilité des territoires. Également, les risques techniques et hybrides (ou nat-tech) contribuent à ces situations à risques et possibles catastrophes majeures, avec 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites, 1 261 sites industriels Seveso (700 classés seuil haut, 561 classés seuil bas) et plus largement un territoire et une société fortement dépendants des services fournis par les réseaux techniques.
Ce premier enjeu d’une exposition effective des territoires aux risques se double d’une incertitude forte, caractéristique d’une période de transition, au cours de laquelle on admet que les futurs possibles, tant en termes de risques et de tensions, que d’opportunités et d’innovations, sont en grande partie imprévisibles. La mondialisation, l’accélération technique, la transition écologique, le changement climatique et l’augmentation, désormais reconnue inévitable, de la fréquence et l’ampleur des évènements extrêmes ; longue est la liste des processus amorcés dont les effets sociétaux, spatiaux et environnementaux ne sont que partiellement saisis et contribuent à rendre l’avenir des villes hautement incertain. La résilience interroge ces dynamiques d’évolution, leurs combinaisons et les trajectoires territoriales qui en découlent. Elle propose un cadre conceptuel que les institutions internationales et françaises, estiment adéquat pour améliorer l’aptitude des territoires à faire face à des perturbations et pour accompagner un processus de changement à la fois subi et choisi. Le concept de résilience trône donc, depuis une dizaine d’années, en bonne place dans des rapports et directives françaises, européennes et internationales (ONU, 2005, 2015), sans pour autant qu’on soit clairement en capacité de la définir, l’estimer ou la mettre en œuvre. Le passage du conceptuel à l’opérationnel est donc loin d’être une évidence et une réalité, ce qui explique sans doute, qu’on retrouve la résilience plus facilement citée dans des rapports globaux ou nationaux, que dans une traduction locale et territorialisée. À l’interface des recherches sur le risque et sur la durabilité urbaine, la résilience des villes a fait l’objet de nombreuses publications, ces dernières années. L’approche qui prédomine, privilégie la résilience face au risque inondation dans une optique plus conceptuelle qu’opérationnelle. Par ailleurs, un décalage apparaît entre les recherches menées sur ce sujet, et l’intégration de démarches résilientes dans les politiques des collectivités comme dans les services publics et privés. Une illustration en est donnée par la quasi absence du terme "résilience" dans les retours d’expérience qui ont suivi les deux dernières graves inondations qui ont touché les grandes aires urbaines françaises, celles d’octobre 2015, sur la Côte d’Azur, et celles de mai et juin 2016, dans les bassins moyens de la Seine et de la Loire. Toutefois, le concept fait son chemin. Il en est pour preuve la mention plus fréquente du terme "résilience" dans les analyses et les réflexions portées sur les crues répétitives de la Seine, consécutives aux inondations de janvier 2018. Le concept de résilience territoriale se rattache au paradigme du développement durable. La résilience constitue un moyen de penser le maintien ou l’adaptation d’un territoire dont les composantes et le fonctionnement peuvent être analysés selon les principes de durabilité. De l’hybridation entre résilience et durabilité est née une relation renouvelée à l’avenir. Pour Franck Scherrer, le paradigme du développement durable a réintroduit un nouvel horizon intergénérationnel de l’action collective mais relativement utopique. L’adaptation inhérente à la résilience permet que l’incertitude face à l’avenir ne vienne pas annihiler l’action stratégique. Désormais, la construction de la ville résiliente nécessite que les urbanistes et les architectes de paysage assurent la prise en compte des effets à long terme dans les décisions liées à l’aménagement des territoires prises aujourd’hui. De même, elle impose aux acteurs locaux de ne pas se cantonner à la gestion des risques dans une optique technico-fonctionnelle mais de connaître la vulnérabilité sociale et territoriale de leur collectivité. La première partie de ce rapport de pré-étude présente la variété des approches existantes sur la résilience et les nombreuses définitions susceptibles de lui être associées. Dans un second temps, en nous intéressant à la place de la résilience dans les politiques publiques, nous mettons en lumière les problèmes que portent le passage du concept à l’action, et notamment, la délicate question de mettre en œuvre une politique publique à partir d’un concept pour lequel il n’existe pas de définition consensuelle, et encore moins d’outil de mesure. Enfin la troisième partie ouvre des perspectives en termes de piste de recherches, de programmes d’actions et de formations, qui compte tenu des éléments des deux parties précédentes, nous paraissent nécessaires pour une opérationnalisation fructueuse du concept de résilience dans les recherches et politiques d’aménagement du territoire et de gestion des risques. [Introduction, p. 5-6] |
Note de contenu : |
Contexte actuel et enjeu d’une recherche appliquée sur la résilience
PARTIE I. ETAT DE L’ART SUR LA RESILIENCE URBAINE
1. Qualifier la résilience
PARTIE II. RESILIENCE URBAINE ET POLITIQUES PUBLIQUES
1. Les politiques internationales et n[...]
Contexte actuel et enjeu d’une recherche appliquée sur la résilience
PARTIE I. ETAT DE L’ART SUR LA RESILIENCE URBAINE 1. Qualifier la résilience PARTIE II. RESILIENCE URBAINE ET POLITIQUES PUBLIQUES 1. Les politiques internationales et nationales, cadres d’action pour la résilience des villes 2. Les pratiques conventionnelles de l’aménagement répondent-elles aux enjeux de la ville résiliente ? 3. De l’analyse intégrée de résilience territoriale au projet de territoire PARTIE III. PERSPECTIVES 1. Principes généraux 2. Les axes et thématiques à déverrouiller 3. Les propositions d’actions Conclusion |
Précision sur le document : | Rapport/Etude |
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