Titre : | Hériter, dans la lignée des inégalités |
Dans : | Alter Echos (499, 22/12/2021 - décembre 2021) |
Résumé : |
C’est l’histoire du père Goriot ou du roi Lear. Balzac et Shakespeare racontant la damnation de l’héritage. Cette formidable déclaration d’amour à travers les générations, cette envie de protéger les siens, mais aussi cet attachement familial né[...]
C’est l’histoire du père Goriot ou du roi Lear. Balzac et Shakespeare racontant la damnation de l’héritage. Cette formidable déclaration d’amour à travers les générations, cette envie de protéger les siens, mais aussi cet attachement familial négocié, cette perpétuation du pouvoir économique, cette insulte à la méritocratie, qui voudraient que chacune et chacun parte sur le même pied financier. La pertinence de l’héritage (et les droits de succession y afférents) ne suscite guère le débat de nos jours. L’économiste André Masson raconte sa perplexité face « au désintérêt actuel pour la question même de l’héritage, autrefois l’objet de débats passionnés entre penseurs ou réformateurs sociaux les plus illustres ». Pourquoi ce droit de perpétuer la puissance économique à travers le sang nous paraît-il si évident, là où la transmission du pouvoir politique nous paraît inique ? Alter Échos s’est penché sur la transmission financière, oubliant volontairement les autres (patrimoine génétique, socioculturel…) pour mieux comprendre l’incapacité de repenser en profondeur les fondations des droits de succession. En 1892, Émile Durkheim, le fondateur de la sociologie française, jouait au Nostradamus foireux : « Un jour viendra où il ne sera pas plus permis à un homme de laisser, même par voie de testament, sa fortune à ses descendants…1 » On n’y est pas encore.
On n’y est pas encore. En ce début décembre 2021, le ministre wallon du Budget, Jean-Luc Crucke (MR) s’est fait dézinguer suite à sa proposition de réforme fiscale. Sa faute ? Avoir très légèrement touché à la sacro-sainte donation ! Si vous faites une donation de main à main, la somme n’est pas taxée, sauf si le donateur décède endéans les trois ans. La réforme de Crucke proposait d’allonger ce délai à cinq ans, avec un effet rétroactif. Résultat ? Levée de boucliers. La prédiction de Durkheim n’est pas pour demain. |
En ligne : | https://www.alterechos.be/logement-a-labri-de-rien/ |
Articles dans ce fascicule :
Article
Robin Lemoine
p. 16-37
- L'héritage en chiffres.
- Génération invisible, cette jeunesse sacrifiée :
tous les indicateurs sont au rouge. Que ce soit en termes de revenus, de santé mentale ou d’éducation, les jeunes ont bel et bien encaissé le choc de la crise sanitaire...
Article
Cédric Vallet
p. 49-51
Les Régions peuvent délivrer un permis de travail aux ressortissants étrangers. Mais la compétence est partagée avec l’Office des étrangers, qui reste aux commandes pour le volet «séjour». Ces «permis uniques» sont systématiquement refusés aux san...
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