Détail de l'auteur
Auteur Joseph Lacasse (1894-1975)
Pays :
Belgique
Langue d'expression :
Français
Genre :
Homme
Biographie :
"Joseph Lacasse, né à Tournai en Belgique le 5 août 1894 et mort à Paris le 26 octobre 1975, est un artiste peintre et sculpteur belge naturalisé français. "Joseph Lacasse naît dans une famille ouvrière très pauvre. Ses parents comme ses deux sœurs connaîtront le sort difficile des travailleurs manuels issus du prolétariat ouvrier : la précarité y est de règle. Il se déclare « fils d’ouvrier militant socialiste, ouvrier carrier et militant (lui)-même ». Son ami, l’écrivain Georges Delizée, précisera plus tard que s'il fréquente l’école primaire jusqu’à l’âge de onze ans, il n’ alla guère à l’école car « il allait errer au gré de la fortune. Il courait les rues, sautait les ruisseaux. Il se battait aussi ». "Sur les conseils de ses maîtres, son père le retire de l’école après sa première communion (il est encore presque analphabète à 11 ans) et le met en apprentissage chez un entrepreneur de peinture. Cependant son don inné pour la peinture décorative et le dessin, la couleur et l’art pictural conduiront son père à l’inscrire à l’âge de douze ans à l'Académie des beaux-arts de Tournai[Laquelle ?] (fin 1906). Il figure sur ses registres jusqu’en 1921, tout en exerçant dans la limite du temps disponible une activité professionnelle lui permettant de subvenir à ses besoins matériels et à ceux de sa famille. Il travaiIlera également chez un décorateur tournaisien réputé Charles Hourdequin qui le formera à diverses techniques picturales. "Il connaît aussi comme ses compatriotes la dureté de l’occupation militaire allemande pendant toute la Grande Guerre. Il effectue ensuite son service militaire (dans un contingent spécial) avec Georges Delizée à Gand (en 1919-1920), puis s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en 1921/1922. Il y rencontre sa future épouse Stéphanie Lupsin, artiste elle aussi, fille d’un important galériste bruxellois. "Joseph Lacasse effectue ensuite plusieurs voyages en Italie, Espagne, Bretagne et Paris où il s’installe définitivement en 1925, rue Mazarine dans le 6e arrondissement. Il y retrouvera quelques mois deux anciens condisciples tournaisiens Jean Leroy et Marcel Degand. Il travaille un moment pour Maurice Denis et rencontre de nombreuses personnalités du milieu culturel chrétien. Il est en contact avec d’autres artistes dont Robert Delaunay pour lequel il éprouve une vive admiration. "Il se marie en juillet 1927. Il achète pour ses parents une petite maison à Tournai avec le produit de son travail et de ses expositions (dont deux expositions dans le Nord de la France début 1928, à Roubaix (Galerie Dujardin) et à Mons-en-Barœul, qui connaissent un réel succès). Il la restaure et y peint des fresques murales encore visibles. "Il revient, courant 1928, à Paris, avec son épouse, 11, impasse Ronsin à Montparnasse où il rencontre de nombreux artistes peintres et sculpteurs dont son voisin et ami Constantin Brancusi. Au cours de cette période, il se lie d’amitié avec deux écrivains qui partagent la même sensibilité : Robert Garric des Équipes sociales et surtout Henry Poulaille écrivain « prolétarien ». "Il connaît un réel succès comme peintre de thèmes religieux à caractère social. Un industriel roubaisien M. Welcomme le finance pour couvrir de fresques la chapelle Saint-Dominique de Juvisy-sur-Orge. Elle sera inaugurée en 1931. Sa petite fille qui vient de naître y est baptisée. Mais la représentation des thèmes choisis déplaisent à certains paroissiens et aux autorités ecclésiastiques. En décembre, l’évêque de Versailles Mgr Roland-Gosselin les fait lessiver. Le peintre et son mécène intentent un procès au civil qu’ils perdront en appel en 1934. Lacasse perd commandes et soutiens. Ulcéré, ruiné, Il renonce à ce type de peinture et se tourne résolument vers le non figuratif. Il doit surtout exercer à nouveau d’autres métiers (dont celui de fort des Halles) pour nourrir sa famille. "Pendant cette même période, il crée dans son atelier de l’impasse Ronsin la galerie L'Équipe, sorte de maison de la culture avant l’heure (conférences, expositions, théâtre) en dehors des circuits officiels. Sous l’impulsion de Poulaille, L’Équipe déménage en 1937 au 79/81, boulevard du Montparnasse. Une revue sera même créée en 1939, mais seuls trois numéros seront publiés, car de nouveau la guerre va « tout chambouler ». "En juin 1940, Joseph Lacasse est à Bordeaux. Quoique de nationalité belge, il décide de suivre l’appel du 18 juin du général de Gaulle et quitte Bordeaux le 23 en bateau pour rejoindre les Forces françaises libres, à Londres. En octobre 1941, est créé un centre de rééducation par des activités manuelles et artistiques, pour militaires (français) blessés ou invalides à Finedon Hall (Northamptonshire) avec le colonel Pierre Baranger. Il s'en voit confier la direction technique. Puis en 1943, il part enseigner sculpture et céramique à Stoke-on-Trent, cité anglaise du Staffordshire connue pour sa poterie. Il ne quitte la Grande-Bretagne, non sans difficulté, que fin 1945. Pendant ces cinq années de guerre, il semble avoir cessé toute activité picturale personnelle (peinture et dessin). Pendant cette même période, il reste sans nouvelle de sa famille. Sa fille a été envoyée en Belgique chez les grands parents. Son épouse restée impasse Ronsin, est arrêtée le 30 janvier 1941 pour faits de Résistance (réseau d'Estienne d'Orves). Elle reste huit mois à la prison du Cherche-Midi et échappe de peu à la peine capitale. "Le retour est difficile : « la guerre a tout fichu par terre » écrit-il. Il se rend compte que le milieu artistique parisien a continué sans lui, qu'il est oublié, qu’il doit tout recommencer. Dans un moment de déprime, il détruit de nombreuses toiles d’avant guerre. Il reprend un moment le travail aux halles... Lacasse est naturalisé français en 1947. "Encouragé par son épouse et ses amis, poussé par son caractère volontaire et dynamique, il reprend le dessus. Il peint de plus belle et ne s’arrêtera plus. Il se fait connaître (et reconnaître) comme peintre abstrait original et de qualité. À partir de 1951, les expositions vont se succéder : Paris, puis Sao Paulo, la République fédérale d'Allemagne, les États-Unis etc. "En 1959 (il a 65 ans), le critique d’art belge Maurits Bilcke « découvre » à Tournai, les œuvres pré-abstraites et le cubisme de sa jeunesse. Lacasse devient célèbre dans son pays natal, en même temps que naît un début de polémique. "En 1964, il quitte pour cause d’expropriation l’impasse Ronsin. Il s’installe villa Kellermann dans le 13e arrondissement, actuellement jardin du Moulin-de-la-Pointe. Il connaît désormais une certaine notoriété, et des rétrospectives sont organisées. La période 1970/1975 le verra honoré à plusieurs reprises. Ce sera tout d’abord en 1970, lors de l’inauguration de l’hôtel de ville de Tournai à l’occasion de sa restauration et de la rétrospective de son œuvre à la Halle aux Draps. Puis l’inauguration de l’agence de la banque Paribas dans la même ville en 1973 par le premier ministre belge et enfin en 1974, l’édition par le fonds Mercator d’un somptueux ouvrage Joseph Lacasse par lui-même. "Mais, c’est aussi son « chant du cygne » : après une courte maladie, il décède le 26 octobre 1975 à Paris. Il sera inhumé quelques jours plus tard dans sa ville natale où son épouse le rejoindra en 1980.
FRBNF :
14952833
N° Isni :
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