Le mépris des « bêtes »: Un lexique de la ségrégation animale

Couverture
Comment les animaux non humains sont-ils représentés dans notre langage quotidien ? Cet ouvrage expose les mécanismes de ségrégation qui opposent humains et non-humains en regroupant ces derniers dans la catégorie négative des « animaux » ou des « bêtes », en leur refusant un visage, une personnalité, des sentiments, la possibilité de raisonner ou de vouloir. Il examine ensuite comment notre langue dévalorise les non-humains par les connotations péjoratives attachées aux termes qui leur sont associés. De nombreuses métaphores et expressions présentent les autres animaux comme des êtres essentiellement stupides, malfaisants, sales et obscènes ( « un porc », « un caractère de chien » ). D’autres mécanismes enfin permettent d’euphémiser, voire de nier les violences physiques dont ils sont victimes. Face à cette « misothérie » , ou mépris des animaux non-humains, incorporée dans notre langage, le sens critique et la rationalité restent nos meilleures ressources pour que cessent ces violences symboliques.

À propos de l'auteur (2020)

Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie à l'Inra. Elle a enseigné à l'EHESS, et est actuellement rattachée à l'équipe d'accueil « Philosophies contemporaines » de l'université de Paris I. Après avoir travaillé sur la définition de l'animalité dans la philosophie occidentale moderne et contemporaine, elle s'est intéressée à la condition des animaux dans notre société. Ses recherches portent actuellement sur les approches phénoménologiques de la vie animale. Elle a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels Animal, mon prochain (Odile Jacob, 1997), Liberté et inquiétude de la vie animale (Kimé, 2006).

Informations bibliographiques