9782390250593

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Trésors cachés Sous la direction de

Benoît Goffin

100 ans de collection artistique à La Louvière


Préface

150 ans, ou presque !

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TRÉSORS CACHÉS. 100 ANS DE COLLECTION ARTISTIQUE À LA LOUVIÈRE


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PRÉFACE

Du haut de son jeune âge, La Louvière ne peut afficher de prestigieuses pages d’histoire. Pourtant, la cité ne bénéficie pas moins d’une genèse particulièrement intéressante, voire inédite. Née officiellement en 1869, la commune de La Louvière doit sa naissance, quelques années plus tôt, à la ténacité de quelques pionniers tels Jean-François Boch et son fils Victor, qui y établissent une faïencerie dès 1841, et, un peu plus tardivement, Gustave Boël, à la tête d’une entreprise sidérurgique qui marquera à jamais le paysage local. L’histoire de La Louvière ne peut se résumer au développement économique. Dès la fin du XIXe siècle, cette « fille de l’industrie » se tourne vers l’art et entame dès lors une épopée culturelle qui, à travers des personnalités d’exception, des cercles et groupes d’une grande vitalité, se révèle unique. Fondé en 1908 par quelques précurseurs aux noms prestigieux — Anna Boch, Charles Catteau et Paul Leduc —, le cercle Les Amis de l’Art occupe pendant quatre-vingts ans le devant de la scène artistique louviéroise. Dès l’entre-deuxguerres, ses salons d’ensemble accueillent ce qui se fait de mieux en Hainaut. C’est le cas en 1928,


avec la première exposition du groupe Nervia, porte-­drapeau de l’art hainuyer. On se souvient également que le surréalisme trouve un berceau à La Louvière avec, en 1935, une exposition exceptionnelle réunissant des toiles prestigieuses de Dalí, Magritte ou Miró. Si, à l’époque, l’événement organisé par le groupe Rupture et un certain Achille Chavée ne recueille pas l’engouement espéré — loin de là ! —, il n’en est pas moins ­fondateur d’un état d’esprit plutôt frondeur et d’une démarche clairement progressiste qui inspireront les générations suivantes. Hélas, tout comme d’autres, La Louvière encaisse durement les différents séismes économiques qui se succèdent dès les années 1970. Pour tourner cette page, c’est encore naturellement vers le tourisme et la culture que la Cité des Loups se penche alors pour envisager sa reconversion. La Louvière possède aujourd’hui un vivier culturel foisonnant. Elle compte quatre musées particulièrement dynamiques qui bénéficient d’une situation exceptionnelle, au cœur de la ville : le Mill (Musée Ianchelevici La Louvière), le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, le Centre de la Céramique Keramis et le Centre d’archives Daily Bul & Co. Sans oublier les œuvres d’art public désormais omniprésentes au sein d’un espace urbain récemment redynamisé. Ville mécène, La Louvière consacre chaque année un budget à l’acquisition d’œuvres d’art. Cette attention particulière et rare de la part d’une ville pour l’enrichissement de son patrimoine se cristallise aujourd’hui autour de trois budgets distincts, selon les spécificités « arts plastiques », « estampe et image imprimée » et, depuis 2017, « céramique », qui étoffent un ­patrimoine particulièrement riche.

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TRÉSORS CACHÉS. 100 ANS DE COLLECTION ARTISTIQUE À LA LOUVIÈRE


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PRÉFACE

Rarement exposée — faute de lieu permanent —, la collection artistique dont il est question dans cet ouvrage compte plus de 1 200 œuvres. Cette « belle endormie » figure parmi les plus riches collections communales de Wallonie. Témoin de son époque, elle illustre les principaux courants artistiques qui jalonnent le XXe siècle : du néo-­ impressionnisme d’Anna Boch à l’abstraction de Pol Bury, du mouvement CoBrA représenté par Pierre Alechinsky au surréalisme de René Magritte, du Pays noir de Pierre Paulus aux paysages luministes de Paul Leduc, sans oublier les peintres de Nervia ou de MAKA. Depuis ces vingt-cinq dernières années, la collection s’étoffe plus que jamais par des acquisitions significatives d’artistes de la Fédération WallonieBruxelles pour la plupart, ouvrant des champs de réflexion au départ du noyau initial de 1927. Cet ouvrage — le premier de cette ampleur sur la collection — offre une promenade dans les coulisses du temps. Il réunit des articles rédigés par des spécialistes soucieux de pro­poser un contenu scientifique soigneusement documenté et accessible à un large lectorat. Enfin, cette très belle publication éditée à ­ l’occasion du 150e anniversaire de La Louvière propose, en fin de volume, un catalogue exhaustif et largement illustré des œuvres de la collection. Je vous souhaite de belles découvertes artistiques.

Jacques Gobert, Bourgmestre de La Louvière



Rostislas Loukine, Panorama de La Louvière, s. d.


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Trésors cachés

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À la recherche d’une identité fondatrice Une collection aux accents de traditions populaires

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Un siècle d’amitiés artistiques à La Louvière Benoît Goffin Thierry Delplancq

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Les faïences Boch et la céramique d’artiste

dans les collections de la Ville de La Louvière Ludovic Recchia

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L’histoire d’une épopée culturelle en Hainaut

De la Commission provinciale des Loisirs de l’Ouvrier à la Direction générale des Affaires culturelles Michel Host

Benoît Goffin

88

Buisseret, Liénaux et Vandenhouten

Trois figures de l’enseignement artistique en Hainaut Benoît Goffin

102

De Rupture à l’escargot, les spirales d’une histoire Christine Bechet

114

Achille Chavée animateur d’art

136

Le patrimoine urbain Valérie Formery

150

La collection à travers

les artistes lauréats du Prix du Hainaut des arts plastiques Adèle Santocono

172

Une ville, une collection d’estampes Catherine de Braekeleer

182

Un vivier d’artistes de la Fédération WallonieBruxelles

Gwendoline Morán Debraine

Les acquisitions récentes de la collection du MILL

122

Catherine Henkinet

Femmes artistes en Hainaut La collection de La Louvière au prisme du genre Denis Laoureux


203

100 ans de collection artistique à La Louvière 204

Une collection en devenir Valérie Formery

211

La collection

Catalogue illustré 277

La collection

Catalogue indexé 300

Les auteurs

Sommaire


Daniel Fauville, Fonte (ou) Usine, 1990


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Trésors cachés


À la recherche d’une identité fondatrice Une collection aux accents de traditions populaires Benoît Goffin

Née dans la seconde moitié du XIXe siècle, capitale d’une région — le Centre — aux contours flous et à l’existence administrative chimérique, La Louvière connaît dès l’entre-deux-guerres un développement culturel spectaculaire. Le pouvoir institutionnel en place, d’essence communale et provinciale, doublé d’un riche tissu associatif, se lance alors dans une politique culturelle qui, aujour­ d’hui encore, imprègne la cité. Au niveau local, La Louvière inaugure un mouvement qui verra la future ville se doter d’une collection artistique quantitativement et qualitativement remarquable.

Nous pensons à Paysage à Frameries d’Eugène Boch, Terril à Mitant-descamps, Ancien rivage du canal de La Louvière et Pays noir, fumées du canal de Paul Leduc ainsi qu’à La Sambre et La Sambre industrielle de Pierre Paulus.

Fille de l’industrie et du commerce, La Louvière aurait pu générer une politique d’acquisition largement marquée par les cheminées des usines et la masse imposante des terrils. Il n’en est rien. Au regard de l’importance de la collection communale, et en dehors notamment de quelques œuvres notoires d’Eugène Boch, Paul Leduc et Pierre Paulus, le paysage industriel est peu présent dans les préoccupations artistiques 1. Peu nombreuses, non plus, sont les évocations où le tableau social le dispute à la revendi­ cation politique. Citons dans ce registre Le lamineur de Georges Higuet, La hiercheuse de Marius Carion ou encore Mineurs I et II et Le cheval de mine de Fernand Liénaux. Par contre, les traditions populaires — bruyantes expressions d’une liesse communautaire ou discrets passe-temps individuels — trouvent un large écho chez les artistes représentés. Cette place remarquée du folklore dans la collection ne semble pas le fait d’un heureux hasard.

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À LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ FONDATRICE

Fernand Verhaegen, La Pasquèye, circa 1912

Dans un quotidien largement consacré au travail, l’homme s’accorde des temps de repos entrecoupés, parfois, de moments de réjouissances. À côté de manifestations plus intimes, la fête populaire exprime les joies d’une communauté tout entière qui, par ces pratiques traditionnelles, tisse les liens sociaux et renforce les sentiments identitaires. Dans la région du Centre, le carnaval est l’expression emblématique de ce besoin partagé.

2 F. Verhaegen, « La vocation d’un peintre au folklore wallon », in L’Almanach wallon 1923, s.l., 1923.

Dans l’histoire de l’art wallon, Fernand Verhaegen (Marchienneau-Pont, 1883 / Montigny-le-Tilleul, 1975) s’impose comme « le peintre du folklore ». Conscient très tôt de l’attrait populaire des fêtes régionales — et donc de l’intérêt d’y consacrer son œuvre —, il s’érige peu à peu en peintre des réjouissances hainuyères. À partir de 1911, date de ses premiers Gilles, Verhaegen illustre un calendrier qui fait du Hainaut une terre tournée vers ses racines. Souvent assimilé au carnaval, l’artiste ne souhaite pas être identifié à un folklore particulier : « Pourtant, si les Gilles me passionnèrent, le riche folklore de notre belle Wallonie m’attirait tout autant. Les Pasquèyes, les marches de Sambre-et-Meuse, le Doudou, le Tchaudia de Leernes sont des sujets que j’ai plaisir à traiter et, chaque année, j’y découvre des scènes nouvelles 2. »


Albert Chavepeyer, Le bombardon, s. d.

Ses variations sur un même thème deviennent vite la marque de fabrique d’une recette qui, aujourd’hui encore, comble un public local friand de folklore — son folklore —, carnaval ou marche de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Laissons ces lignes d’un des peintres les plus illustres de son siècle saluer Fernand Verhaegen : « Et longue vie, brillante carrière, au peintre des tartines d’Écaussinnes, des marches pro­ cessionnaires, des pompiers révolutionnaires, des sapeurs gendarmés, des ducasses et des doudoux. Fernand, ô mon Fernand, à toi tous les biens de la terre ! Verhaegen, bon géant de Gerpinnes, je te baptise grand maître forgeron d’art de Wallonie, le beau pays que j’aime. » Cet hommage est de la plume de James Ensor 3.

3 J. Ensor, « Préface », in R. Delevoy, Fernand Verhaegen, Bruxelles, 1936. 4 F. Verhaegen, op. cit.

Le tableau présent dans la collection de La Louvière n’évoque pas un élégant rondeau de gilles mais une Pasquèye, scène bouffonne jouée à l’échelle d’une communauté, cortège coloré et joyeux de type carnavalesque que l’on retrouve encore à Jamioulx, au début du XXe siècle. Dans un style très personnel où, en équilibre précaire, il oscille entre rendu réaliste et art naïf, Fernand Verhaegen se veut le témoin d’une activité en train de disparaître. En amoureux du folklore, le peintre se fait ethnographe : « Mal­ heureusement, petit à petit, notre folklore s’appauvrit […] les ­cortèges pittoresques de Montigny-le-Tilleul, de Jamioulx et de Cerfontaine ne seront bientôt plus que de lointains souvenirs. La faute en est aussi à la jeunesse d’aujourd’hui qui, dans nos ­communes wallonnes, n’a plus les mêmes plaisirs ni le même ­respect des traditions 4. »

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À LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ FONDATRICE

5 A. Detry, « Les peintres du XIXe siècle », in E. Cornez, Hainaut d’hier et ­d’aujourd’hui, Mons, 1962, p. 359. 6 Le bombardon, la clarinette, la trompette, le bugle, le trombone et le tuba composent une musique de carnaval, constituée généralement d’une quinzaine de musiciens. 7 Le « Laetare » désigne dans la liturgie le quatrième dimanche du Carême. Dans le folklore wallon, le ou la Laetare évoque d’importantes manifestations carnavalesques. C’est le cas à Stavelot, Andenne, Fosses-la-Ville et, dans la région du Centre, Chapellew-lezHerlaimont et La Louvière.

Autre témoin majeur du folklore hainuyer, Albert Chavepeyer (Châtelet, 1899–1986). Tour à tour photographe, affichiste, peintre et graveur, frère du peintre Hector et du photographe Émile, Albert Chavepeyer livre de nombreuses scènes du théâtre régional. Du carnaval de Binche aux marches de l’Entre-Sambre-etMeuse — la Saint-Roch de Thuin, notamment, cité où il réside de 1954 à 1959 —, il transcrit la ferveur d’une localité pour son folklore à travers une touche enlevée et colorée, « coruscante » écrit son confrère Arsène Detry 5, s’attelant à rendre le mouvement entêtant des gilles, paysans et marcheurs. Avec Le Bombardon, l’artiste célèbre comme il se doit la composante musicale indispensable à tout folklore carnavalesque 6. Si Fernand Verhaegen et Albert Chavepeyer peignent le folklore wallon, Fernand Liénaux (La Louvière, 1897–1980) croque inlassablement le même tableau, le carnaval louviérois ou Laetare de la mi-carême 7. Liénaux personnifie cette vie locale dont il est une

Fernand Liénaux, Laetare, rondeau de la remise des médailles, 1939


figure emblématique. Fondateur du Cercle archéologique et folklorique de La Louvière et du Centre, cheville ouvrière du Syndicat d’initiative de La Louvière, dès 1962, Fernand Liénaux s’efforce de créer un musée d’histoire locale et régionale au sein du Syndicat d’initiative. Auteur de l’affiche du carnaval de La Louvière, créateur, en 1955, des géants Djobri et Djobrette, couple emblématique de la Cité des Loups, il consacre en 1966 un ouvrage au Laetare louviérois 8. C’est donc en amateur d’histoire, spécialiste éclairé du folklore, animateur de la vie locale et témoin de son temps qu’il pose un regard d’amoureux sur le carnaval. Témoin, historien voire ethnographe, Fernand Liénaux dépeint avec réalisme une tradition qui évolue sous ses yeux. C’est le cas de son Laetare, rondeau de la remise des médailles de 1939.

Page de titre de l’ouvrage Le Centre, publié par la Chambre de commerce et d’industrie du Centre et illustré par Fernand Liénaux. Collection privée.

Chez Fernand Liénaux, cette démarche d’illustrateur teintée de rigueur historique est à rechercher dans sa participation à l’ouvrage Le Centre, publié pour le centenaire de la Belgique à ­l’instigation de la Chambre de commerce et d’industrie locale 9. Il en explique ici la philosophie : « Bien aimer sa terre natale, c’est ­surtout s’attacher à ceux qui la font vivre. L’illustration du Livre

Emmanuel Navarra, Musique pour carnaval, 1970

8 F. Liénaux, Le Carnaval louviérois 1856–1966, La Louvière, 1966. 9 F. Liénaux et alii, Le Centre, La Louvière, 1930.

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À LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ FONDATRICE

Lionel Vinche, Le gille de Vinche n°1, circa 1987

Lionel Vinche, Le gille de Vinche n°8, circa 1987

du Centre a été, pour moi, le point de départ d’un intérêt gran­ dissant pour ma région et pour ma cité natale. […] Mais avec l’âge, c’est toujours vers le visage de ma bonne et féconde Louvière que je tourne les yeux et que vont mes inspirations. Je me suis aussi épris de son folklore et les heures de recherche que j’ai dépensées pour aller jusqu’à ses origines ont été passionnantes 10. » Quelques œuvres plus récentes vont également dans ce sens de valorisation d’un patrimoine folklorique. C’est le cas de Musique pour carnaval d’Emmanuel Navarra (Bari, 1933) où l’artiste, loin de ses expérimentations abstraites du début des années 1960, revient à une figuration, pour l’occasion, pointilliste. Par la cohabitation étrange des personnages, l’incongruité des juxtapositions, c’est une vision presque surréelle du carnaval que Navarra nous donne à voir.

10 M. Huwé, Fernand Liénaux. Artiste peintre, grand Louviérois, La Louvière, 1984, p. 62.

Plus récemment encore, et au-delà d’acquisitions plus anecdotiques, notons surtout la présence de deux artistes hainuyers, Lionel Vinche (Antoing, 1936) et Serge Poliart (Familleureux, 1953). Le premier aborde le carnaval par le biais d’un heureux jeu de mots, Les Gilles de Vinche n° 1 et n° 8. Cet humour, parfois incisif, jamais méchant, est une des caractéristiques de ce narrateur d’histoires tirées du quotidien. Avec un langage graphique volontiers expressionniste, le second, Serge Poliart, fait du gille l’un des thèmes principaux de son répertoire. Un gille dont le parcours


11 Dans le langage actuel, « ducasse » et « kermesse » tendent à désigner une même réalité, celle de réjouissances populaires associées à la fête foraine. Étymolo­gique­ment, ducasse dérive du mot « dédicace », désignant la fête annuelle commémorant la consécration d’une église au sein d’une paroisse. Quant à kermesse, il est emprunté au flamand kerkmisse (messe de l’église) et désigne originellement la fête patronale ou paroissiale.

se déroule loin de son rondeau traditionnel ; un gille irrévérencieux et effronté, qui aime éveiller les consciences endormies par trop de conformisme, même folklorique. Ici, par un étonnant syncrétisme, c’est un Archer que propose Serge Poliart, dans un registre très éloigné de ses aînés Fernand Liénaux et Fernand Verhaegen, avec, toutefois, cette même affection pour les attraits du terroir. Dans leur acception la plus large, les traditions populaires peu­ vent englober la ducasse ou la kermesse annuelle, à l’occasion de laquelle une localité — dans une moindre mesure, certes, que lors du carnaval — sort des voies tracées par le quotidien 11. Si son nom tient une place primordiale dans l’histoire artistique de la Louvière — celle de pionnière, voire d’icône —, Anna Boch (La Louvière, 1848 / Ixelles, 1936) ne compte pas d’œuvre ma­ jeure dans la collection. Sa Kermesse au village, tableau tardif, témoigne d’une peinture assagie, loin des touches amples et libres caractéristiques de son art, très loin surtout des œuvres qui font d’Anna Boch l’un des plus dignes représentants du néo-­ impressionnisme à la belge.

Serge Poliart, L’archer, 1986

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À LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ FONDATRICE

Hélène Jacquet, La Kermesse, 1936

Tombée dans un oubli plus que relatif, Hélène Jacquet (Tirle­mont, 1912 / La Louvière, 1949) est un personnage clé de la vie artistique locale. Animatrice du cercle Tendances contemporaines de 1946 à 1949, elle cherche à initier le public de la région du Centre aux expressions les plus diverses de l’art de son temps. En souvenir de l’artiste, Tendances contemporaines crée à son décès un Prix Hélène Jacquet, appelé à récompenser un jeune artiste wallon à la vision novatrice. Peintre de paysages tour à tour figuratifs, surréalistes voire abstraits, Hélène Jacquet aime évoquer des scènes de vie plongées dans un climat d’étrangeté. C’est le cas de La Kermesse, à l’ambiance mystérieuse et onirique. Fondateur avec Louis Buisseret et Henri Dubois de l’École de dessin et de peinture, future Académie des Beaux-Arts de Binche, René Mallet (Binche, 1891–1960) reste en marge du célèbre car­ naval local.


Cet ouvrage a été réalisé à l’initiative et avec le soutien financier de la Ville de La Louvière. Illustration de couverture avant : Daniel Fauville, Fonte (ou) Usine, 1990 Illustration de couverture arrière : Anto Carte, La hiercheuse, 1923 Suivi éditorial : Benoît Goffin Graphisme et mise en page : Brush (brush-graphicdressers.com) Relecture : Françoise Osteaux www.racine.be Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez régulièrement des informations sur nos parutions et activités. Toutes reproductions ou adaptations d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, sont interdites pour tous pays. © Éditions Racine, 2018 Tour et Taxis, Entrepôt royal 86C, avenue du Port, BP 104A B – 1000 Bruxelles D. 2018, 6852. 34 Dépôt légal : décembre 2018 ISBN 978-2-39025-059-3 Imprimé en Slovénie


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