306_picto_v4Group 4 CopyPage 1Fill 1306_picto_v4Path 2crosslogo306_picto_v4double-arrowGroupFill 5306_picto_v4306_picto_v4Group 2 Copy 3iGroup 26Page 1Page 1Page 1 Copy 2ShapepersonPage 1 CopyCombined ShapeGroup 4ShapeTriangle 1StarStarTriangleTriangleFill 3

Bernard Herbecq en quelques mots…

« La force expressive me tient à cœur. Une architecture expressive, bien tranchée, bien campée, mais avec pondération… l’important c’est de donner une âme, une intensité, une authenticité. »

– Bernard Herbecq, 2018.

Vive les vacances ! L’influence familiale

Bernard Herbecq naît à Bruxelles en 1950. Ses parents, Liégeois d’origine, habitent Jette. Durant les vacances scolaires, Bernard Herbecq retourne dans la famille de ses parents en région liégeoise. Il y découvre le monde de la culture grâce à sa tante qui l’emmène au musée, au cinéma, lui parle d’histoire et de lecture ; son oncle ingénieur technicien, grand bricoleur, renforce davantage son goût précoce du bricolage en l’emmenant dans son atelier. Et puis il y a les amis paysans de ses grands-parents chez qui il aime se rendre pour les aider à la ferme et vivre ainsi au plus près de la nature et des animaux.

Les études

En 1969, il commence ses études d’architecture à l’ISA de la Ville de Liège avec un bagage artistique et technique acquis à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles.
L’époque est une époque charnière, héritière de Mai 68 et consciente, dès 1970, de l’usure des structures capitalistes. Les grands projets spéculatifs qui dominent l’urbanisme et la production architecturale fonctionnaliste des années 60-70 à Bruxelles et à Liège interpellent Bernard. Un mouvement de contestation  naît et touche aussi l’enseignement de l’architecture. Les professeurs Jacques Gillet et Michel Boulanger, par leur pédagogie expérimentale le marquent profondément mais  surtout ravivent sa passion pour la création manuelle. Les Charpentiers américains, Lucien Kroll, l’ARAU, la Cambre, tous, par leur pensée ou action  influencent durablement Herbecq.

La maison de Jehay : autoconstruction

La maison familiale est érigée de 1979 à 1981 en autoconstruction par Bernard, son épouse et son ami Gilles Preat. Elle concentre toutes les valeurs du jeune couple avec en arrière-plan l’influence de l’enseignement et certaines références culturelles de l’époque. Néanmoins, les bases d’une identité architecturale très personnelle sont posées laquelle s’affirmera au cours des projets futurs.  Le site impose les lignes directrices du projet. Faite de matériaux de récupération, la maison est conçue pour répondre aux besoins et mode de vie des occupants avec une certaine spontanéité.

Le mobilier : un terrain d’expérimentation

Jehay terminé, Bernard Herbecq remet son projet en question et s’autonomise en développant son propre langage. Son rapport à l’architecture n’est plus dans la contestation mais dans la recherche d’authenticité, dans l’envie de doter le projet d’une individualité propre, d’une sculpturalité, le tout empreint de poésie. Les recherches formelles et structurelles dans la création de meubles lui permettent d’identifier progressivement ce qui le définit, l’intéresse dans le champ de la création, et de développer des méthodes de construction et de montage simples. Il est un constructeur de meubles qui crée enfin sa propre écriture laquelle va imprégner progressivement ses réalisations architecturales.

L’ancienne morgue des Anglais

Deuxième expérience d’autoconstruction qui réclame à Bernard Herbecq d’aller au bout de lui même pour traduire la forte expressivité dont il veut doter la rénovation et l’extension de l’ancienne morgue de l’Hôpital des Anglais, future habitation personnelle (1989-1991). Le langage sculptural est renforcé par l’utilisation du bois, du zinc et du béton.  L’expressivité de l’extension – deux volumes annexés en retrait au bâtiment existant – est d’autant plus marquée par la mise en exergue de la structure, des assemblages et des détails constructifs. Ce projet synthétise quinze années d’expérience constructive. Innovant dans la démarche de la conception, Herbecq a recours au modelage de la maquette en terre, objet dorénavant indispensable à tout projet pour matérialiser ses intentions et questionnements. Le Prix de l’habitat dans le cadre du prix de l’Urbanisme de la ville de Liège lui est décerné en 1992.

Méthodologie et écriture architecturale abouties

L’expérience de la rue des Anglais est un tremplin à l’aisance créative des projets ultérieurs de l’architecte. L’écriture architecturale est cohérente et unitaire par le traitement analogue des entités qui la constituent. L’habitation entretien un rapport intime avec son environnement, elle affiche une individualité propre, nourrie de souvenirs, d’images… et dont la force expressive émane du traitement sculptural de l’enveloppe et des volumes intérieurs. Hiérarchisation des espaces de vie, pragmatisme, techniques constructives à la forme créative, prédilection pour la brutalité des matériaux – bois, béton, métal –, l’architecture de Bernard Herbecq est dégagée de toute norme, elle est personnelle, domestique, vernaculaire, maternelle, artisanale, métaphorique et sculpturale.

Autres projets

Avec la rénovation de la tour romane d’Amay, qui lui vaut un Belgian Architectural Award 1990, Bernard Herbecq confirme sa maîtrise d’intervention sur un patrimoine exceptionnel. En 1995, il s’attèle à un projet d’envergure, celui d’un ensemble de logements et de commerces à l’îlot Saint-Michel dans le cadre de la restructuration de la place Saint-Lambert. En 2007, il valorise la promenade qui relie les Coteaux de la Citadelle au quartier Saint-Léonard en précisant que l’idée était de respecter la lisibilité historique, l’ambiance et l’écologie des Coteaux, en n’altérant surtout pas le site avec des aménagements lourds.