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Les plus belles

ABBAYES de Wallonie Textes de Ghislain Hettich Photographies de Mathieu Golinvaux


SOMMAIRE

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L’abbaye prémontrée de Bois-Seigneur-Isaac

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L’abbaye de Nivelles

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L’abbaye cistercienne de Villers-la-Ville

30

L’abbaye d’Aulne

36

L’abbaye cistercienne de Cambron

42

L’abbaye de Lobbes

50

L’abbaye Saint-Gérard de Brogne

58

L’abbaye de Chevetogne

66

L’abbaye de Floreffe


74

L’abbaye prémontrée Notre-Dame de Leffe

82

L’abbaye des chanoines de saint Augustin à Malonne

90

L’abbaye de Maredsous

98

L’abbaye cistercienne Notre-Dame de Saint-Remy de Rochefort

106

L’abbaye Notre-Dame du Val-Dieu

114

L’abbaye du Val Saint-Lambert

120

L’abbaye de Stavelot

126

L’abbaye d’Orval

136

L’abbaye de Saint-Hubert


L’ABBAYE PRÉMONTRÉE DE BOIS-SEIGNEUR-ISAAC Dédiée au Saint-Sang

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En 2010, l’abbaye de Bois-SeigneurIsaac est devenue un monastère libanais de l’ordre maronite tout en restant un sanctuaire pour le Saint-Sang.

L

es origines de l’abbaye de Bois-Seigneur-Isaac se situent entre le xe et le e xiii siècle. La légende raconte que le seigneur Isaac de Valenciennes, comte de Cambrai, parti en croisade et retenu prisonnier par les Sarrasins, aurait été miraculeusement libéré après avoir eu une vision de la Vierge Marie. De retour sur ses terres brabançonnes, il aurait décidé de construire dans son bois une chapelle dédiée à Notre-Dame de Grâce et Consolation. Mais des incohérences chronologiques — le seigneur Isaac est mort en 941 — laissent à penser que c’est plutôt son descendant, le seigneur Gérard, qui aurait initié la construction de la chapelle en rentrant de la cinquième croisade en 1220.

La statue de la Vierge placée dans l’édifice sera vénérée pendant au moins un siècle. En 1336, le village d’Ittre, tout proche, est frappé par la peste. L’évêque de Cambrai autorise alors les habitants à porter en procession la statue de la Vierge, qui fait disparaître l’épidémie partout où elle passe. Les villageois d’Ittre refuseront de rendre la statue qui les avait protégés, avec l’accord de l’évêque. Une nouvelle statue sera alors placée dans la chapelle de Bois-Seigneur-Isaac. Le 5 juin 1405, un miracle s’y serait produit. Le curé célébrant la messe aurait trouvé un fragment d’hostie consacrée qui se serait mis à saigner lorsqu’il le prit en main. Cinq ans plus tard, en 1410, l’évêque de

Cambrai reconnaîtra le miracle après une enquête minutieuse et permettra que la chapelle devienne un lieu de pèlerinage. Dès 1413, des chanoines augustiniens viendront assister spirituellement les pèlerins de plus en plus nombreux et y établiront un prieuré. Il fut ravagé en 1580 par les troupes de Guillaume d’Orange, et les chanoines devront fuir quelque temps. À leur retour, ils continueront à servir les pèlerins jusqu’en 1796, lorsque le prieuré sera supprimé suite à la Révolution française. Si le cloître sera démoli et une partie des bâtiments transformés en ferme, la population préservera la chapelle tout au long du xixe siècle.

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L’ABBAYE PRÉMONTRÉE DE BOIS-SEIGNEUR-ISAAC

En 1903, des prémontrés de Mondaye, dans le Calvados, exilés de France par la loi républicaine, rachètent le prieuré en ruines et le reconstruisent. Ils en refont un important lieu de pèlerinage, dévoué au « Précieux Sang ». Ils rentreront en France en 1921 et confieront le prieuré aux moines d’Averbode. En 1925, le lieu sera érigé en abbaye par le pape Pie XI. Il y a peu, en 2010, l’abbaye est devenue un monastère de l’Ordre libanais maronite, tout en restant un sanctuaire pour

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L’Ordre libanais maronite

Les deux guerres mondiales ont fortement affecté le Liban. L’ordre hypothéquera ses biens pour nourrir les nécessiteux. Après la guerre civile qui dura de 1975 à 1990, l’ordre fut parmi les premiers à revenir au Liban et à reconstruire ce qui avait été démoli.

L’Ordre libanais maronite fut fondé en 1695. Au début du xviiie siècle, il s’étendra partout au Liban avant de passer les frontières et de fonder des missions notamment à Acre (Israël), Chypre, Rome et Tripoli à partir de 1737.

Au xxe siècle également, accompagnant l’émigration libanaise, il fondera plusieurs missions en Afrique, en Amérique du Sud, au Mexique et au Canada, en Australie et en Europe, dont le monastère belge.

le Saint-Sang. Les moines libanais y apporteront les reliques de saint Charbel Makhlouf, ermite du xixe siècle.


SAINT CHARBEL De son vrai nom Youssef Antoun Makhlouf, le moine ermite est né au nord du Liban en 1828 et décédé le 24 décembre 1898. Béatifié en 1965 et canonisé par le pape Paul VI en 1977, il est officiellement le saint patron du Liban. Dans les jours qui suivirent sa mise en terre, des clartés inexplicables seraient apparues autour de sa tombe, amenant au pied de celle-ci une foule de croyants venus se recueillir et de malades espérant la guérison. Les autorités ecclésiastiques exhumeront sa dépouille à cinq reprises, entre 1899 et 1952. À chaque fois, le corps sera retrouvé absolument intact et souple, sans la moindre décomposition, un liquide « huileux » à l’odeur de sang frais sortant de ses pores. On lui attribue plusieurs guérisons miraculeuses de personnes s’étant présentées devant son tombeau.

En 1336, une statue de la Vierge sera prêtée aux habitants d’Ittre pour les aider à combattre une épidémie de peste mais ceux-ci refuseront de la rendre.

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L’ABBAYE PRÉMONTRÉE DE BOIS-SEIGNEUR-ISAAC

Architecture et patrimoine artistique L’architecture de l’abbaye n’est guère homogène. La chapelle gothique du Saint-Sang-de-Miracle et sa sacristie à double nef, qui abrite le linge marqué de six taches de sang provenant de l’hostie miraculeuse, est le plus ancien bâtiment du site. Elle a été construite en près de deux siècles, de 1405 à 1593, et sera encore transformée par la suite avant de devenir l’église abbatiale. Son « trésor » compte un ostensoir qui renferme le Saint-Sang, la relique de la

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« Vraie Croix » cédée par les chanoines de Floreffe, une épine de la Couronne du Christ, un reliquaire en forme de cèdre du Liban et la châsse de saint Charbel. En termes de patrimoine architectural et artistique, citons le plafond du chœur gothique, du xvie siècle, les tableaux de Jean Crockaert (dont des œuvres sont exposées notamment à Malines et dans l’église Notre-Dame du Sablon à Bruxelles), la décoration en style Louis XV ou la « Mise au tombeau » de Laurent Delvaux et une sculpture de Guillaume Geefs, à qui l’on doit entre autres le monument aux martyrs de la

révolution de 1830 situé place des Martyrs, à Bruxelles. Aujourd’hui, bien entendu, le nombre de pèlerinages a diminué mais la dévotion à Notre-Dame de Grâce et Consolation et au Saint-Sang reste vivace, notamment grâce à la Fraternité du Saint-Sang, fondée en 1900, qui est toujours active. Le vendredi qui précède la Pentecôte, jour anniversaire du miracle, lors de la fête du Saint-Sang le 1er juillet ou pour la fête de la Nativité de Notre-Dame, le dimanche suivant le 8 septembre, ont lieu des célébrations solennelles, avec procession du Saint-Sacrement dans les rues du village.


En 1405, le curé aurait trouvé un fragment d’hostie qui se serait mis à saigner lorsqu’il le prit en main. Suite à ce miracle, la chapelle deviendra un lieu de pèlerinage dédié au Saint-Sang.

DANS LES ENVIRONS Si le site de la bataille de Waterloo, entièrement réaménagé pour le bicentenaire de 2015, est à moins de dix kilomètres du monastère, le château de Bois-Seigneur-Isaac n’est lui qu’à quelques dizaines de mètres. Cette ancienne forteresse féodale, qui remonterait au xii siècle, fut transformée en château de

plaisance au xviiie siècle. Elle fait partie du Patrimoine exceptionnel de Wallonie. Dans son jardin français prolongé par un parc à l’anglaise, on trouve de nombreux arbres remarquables. Propriété de la famille Snoy depuis cinq générations, le site est ouvert au public sur rendez-vous ou lors d’événements comme les Journées du patrimoine et peut être loué pour des mariages et autres réceptions.

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L’ABBAYE DE NIVELLES Sous la direction d’une mère abbesse

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LES MONASTÈRES DOUBLES Dès le ive siècle en Orient, de nombreuses communautés religieuses s’organisent en monastères doubles. Structurés en deux enclos séparés, ils abritent à la fois des moines et des moniales. Au viie siècle, les évangélisateurs irlandais reprendront ce concept en Europe, confiant le plus souvent la direction des monastères à une abbesse. Leur origine viendrait de la nécessité de protéger les communautés religieuses de femmes, qui rencontraient des problèmes de sécurité, d’approvisionnement et de vie spirituelle, seuls les hommes étant habilités à célébrer les offices et donner les sacrements. Mal vues par l’Église dès la fin du xviiie siècle, elles disparaîtront progressivement jusqu’au xixe siècle.

S’

il ne reste aujourd’hui que la collégiale Sainte-Gertrude, classée deux étoiles au Guide Michelin, une abbaye « mixte » fut fondée à Nivelles au milieu du viie siècle. À l’époque, Itte Idoberge, veuve de Pépin de Landen, ancêtre de Pépin de Herstal et de Charles Martel, décide de consacrer sa vie à Dieu et transforme son château en couvent.

Sa fille Gertrude en reprendra rapidement la direction. Elle doit sa renommée à sa dévotion envers les plus démunis. Dès le xiiie siècle, on organise en son hommage une procession de plusieurs kilomètres qui suit le tracé qu’elle faisait pour aller visiter les malades et les pauvres, une tradition qui se perpétue aujourd’hui.

Sainte Gertrude deviendra aussi la patronne des voyageurs. Au xve siècle, elle sera en outre considérée comme protectrice des chats (elle aurait eu le pouvoir de faire fuir les rats et les souris) et patronne des fileuses. Au Moyen Âge, elle sera vénérée dans toute l’Europe, de l’Espagne à la Scandinavie en passant par l’Alsace, les Pays-Bas, la Rhénanie… Abritant d’abord uniquement des moniales d’origine noble, Gertrude recevra le concours de Feuillien, qui envoie des moines de Péronne (dans la Somme) pour étoffer cette communauté devenue « double ». Désirant évangéliser le sud de la Sambre, l’abbesse confiera à Feuillien son

Fondée au viie siècle par Itte Idoberge, il ne reste aujourd’hui de l’abbaye de Nivelles que la collégiale Sainte-Gertrude, classée deux étoiles au Guide Michelin.

domaine de Fosses pour y établir un monastère. Mais en 655, alors qu’il traverse la forêt de l’actuelle commune du Rœulx, il sera martyrisé et décapité avec ses compagnons de route. À l’endroit du meurtre, ses disciples construisent une chapelle, qui deviendra plus tard une abbaye de prémontrés ; elle a aujourd’hui entièrement disparu. Il en reste cependant une tradition brassicole perpétuée dès 1873 par la famille Friat, dont les descendants gèrent encore aujourd’hui la brasserie Saint-Feuillien. On trouve des traces de mères abbesses jusqu’à la Révolution française de 1789. Le chapitre sera officiellement dissous en 1798.

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Gertrude, fille d’Itte Idoberge, se dévouait aux plus démunis. Une procession en son honneur, instaurée dès le xiiie siècle, se perpétue encore aujourd’hui.

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L’ABBAYE DE NIVELLES

Une architecture romane Le 14 mai 1940, le centre-ville de Nivelles est bombardé par l’armée allemande. La flèche gothique de la collégiale est détruite, ainsi que les bâtiments de l’abbaye. Seul le cloître du xiiie siècle, restauré au xixe siècle, sera préservé. Le nouvel hôtel de ville a été construit autour de celui-ci, remplaçant les murs de l’abbaye. Si l’abbaye n’a pas été reconstruite, les travaux de restauration de la collégiale seront lancés dès 1948 et achevés en 1984, rendant au bâtiment son style entièrement roman. Construit sur les ruines de cinq églises construites successivement au même endroit du viie au xe siècle, au fur et à mesure que s’étendait le culte de sainte Gertrude, l’ensemble de l’édifice est harmonieux et dépouillé, sauf le pignon sud du transept oriental avec son décor élaboré et l’avant-corps occidental. De style roman rhénan, la collégiale est composée de deux transepts et deux chœurs opposés. Elle est l’une des plus longues au monde,

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LA CHÂSSE DE SAINTE GERTRUDE La première châsse de sainte Gertrude était un joyau de l’art gothique. Malheureusement, lors des bombardements de 1940, elle fond sous l’effet de la chaleur. Les reliques de la sainte pourront être récupérées mais la châsse, trop abîmée, devra être remplacée. C’est à Félix Roulin, notamment professeur à La Cambre et lauréat de la Biennale de Paris, que ce travail sera confié en 1978. Réalisé en acier, argent et bronze, le coffre contient des fragments de la châsse d’origine sur ses parois avant et arrière. L’élément central, articulé, lui permet de prendre trois formes différentes selon les circonstances.


ÉTAT DE GRÂCE Accessible par un escalier de la tourelle où se trouve Jean de Nivelles, la chapelle Sainte-Gertrude fait l’objet d’un sympathique folklore local. Vingt-cinq centimètres à peine séparent une colonne du trumeau central et, si l’on en croit la légende, seules les personnes en état de grâce réussiraient à se faufiler dans cet étroit passage.

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L’ABBAYE DE NIVELLES

avec ses 102 m de long, 44 m de large et 20 m de haut dans la nef centrale. Le chœur oriental abrite la châsse de sainte Gertrude. À l’ouest, une salle dite « impériale » est accessible par deux escaliers de 132 marches aménagés dans deux tourelles latérales. On notera deux chaires de vérité du sculpteur Laurent Delvaux (1695-1778), une Vierge polychrome du xve siècle et le char destiné à porter la châsse de sainte Gertrude lors des cérémonies. La vaste crypte, composée de trois nefs divisées en six travées, est la plus grande de nos régions d’Europe. Sous la nef principale, un sous-sol archéologique permet de visiter les ruines des cinq églises qui ont précédé l’église romane. Elles abritent notamment les caveaux

Le « jacquemart », un automate en laiton doré qui orne la tourelle sud, a été offert à la ville par Charles le Téméraire. Il est l’un des trois seuls de ce type en Wallonie.

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funéraires de la première communauté religieuse de l’abbaye, ainsi que la tombe d’Ermentrude (xe siècle). Des objets exhumés lors de différentes fouilles y sont également exposés. La tourelle sud porte un « jacquemart », automate en laiton doré, de deux mètres de haut, offert à la ville par Charles

le Téméraire. Il est l’un des trois seuls de ce type en Wallonie. La population l’a baptisé Jean de Nivelles, du nom d’un baron français qui s’était opposé au roi de France Louis XI et s’était allié à la cause de Charles le Téméraire. D’un poids de 350 kg, il date du début du xve siècle et a été transféré en 1617 de l’ancien hôtel de ville à son emplacement actuel.


À VOIR AUSSI À NIVELLES Ville médiévale, Nivelles peut se découvrir à pied. Son quartier Saint-Jacques, ancien quartier des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle devenu ensuite quartier des brasseurs, forme une sorte de village au sein de la cité, avec ses maisons classées et ses vestiges historiques. Par un escalier aux murs couverts de lierre, les marcheurs accèdent au parc de la Dodaine et à ses jardins anglais et français décorés de sculptures, avec un plan d’eau rectangulaire et un étang ouvert à la pêche. La ville étant entourée au Moyen Âge d’une enceinte de 2,50 m d’épaisseur, on ne pouvait y entrer ou en sortir que par une des sept portes fortifiées. Des neuf tours qui permettaient de surveiller les alentours, il ne reste aujourd’hui que

la tour Simone. Haute de huit mètres, elle abrite une grande salle semi-circulaire voûtée où l’on peut découvrir un plan en relief de la ville au xvie siècle. La ville propose également un Musée communal d’Archéologie, d’Art et d’Histoire. Installé dans un monument classé de la fin du xviiie siècle, il abrite des éléments du décor peint ou sculpté de la collégiale, comme quatre statues d’apôtres en calcaire ou une peinture murale figurant sainte Gertrude. La collection compte aussi des sculptures et des projets en terre cuite de Laurent Delvaux, ainsi que des peintures à l’huile sur panneau et une tapisserie de Bruxelles du xvie siècle. Un étage consacré à l’archéologie retrace l’évolution des modes de vie et des techniques depuis l’apparition de l’homme dans la région, et témoigne de la civilisation gallo-romaine au travers d’objets issus de fouilles menées dans la région et à Liberchies.

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L’ABBAYE CISTERCIENNE DE VILLERS-LA-VILLE Un des plus grands ensembles archéologiques de Belgique

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L’

histoire raconte qu’en 1146, le chevalier Gauthier de Marbais et sa mère Judith auraient invité des moines de l’abbaye de Clairvaux, en France, à fonder une nouvelle abbaye sur leurs terres de Villers. Un premier groupe de dix-sept moines s’y installeront et entameront la construction d’une abbaye romane avec, à leur disposition, grâce au seigneur

de Marbais, une carrière de pierres, une forêt et une rivière. La même année, saint Bernard leur rendra visite. En 1197, un nouveau chantier débute, transformant l’abbaye en style gothique. Il durera près de cent ans. À cette époque, la riche abbaye compte près de quatre cents moines et possède des terres jusqu’à Anvers. Une quinzaine de

granges exploitent les 10 000 hectares de terres et de bois du domaine, et plusieurs abbés occuperont des fonctions importantes au sein de l’ordre de Cîteaux. Ainsi, Conrad d’Urach deviendra cardinal en 1219. Comme l’évoque une plaque enchâssée dans le mur du chœur, sainte Julienne de Cornillon y fut enterrée en 1258, comme quatre autres bienheureux.

SAINT BERNARD Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, est né en 1090 et décédé en 1153. Promoteur de l’ordre cistercien, il consacrera sa vie à l’instruction des moines de Clairvaux et à l’élaboration d’un dogme militant que toute l’Église catholique mettra en œuvre. Il fondera 72 monastères. À contrecœur, mais obéissant au pape, il prêchera pour la deuxième croisade − dont l’échec lui sera ensuite reproché. Il prendra également la défense des Juifs à une époque où d’aucuns voulaient les forcer à se faire baptiser. Impliqué dans plusieurs conciles, où il fera des interventions remarquées, il s’opposera farouchement au catharisme qui se répand dans le Midi de la France au xiie siècle. Il sera canonisé en 1174 par le pape Alexandre III, et déclaré docteur de l’Église catholique par le pape Pie VIII en 1830. Une statue le représente parmi les hommes illustres dans la cour Napoléon du palais du Louvre.

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Photographies Mathieu Golinvaux Textes Ghislain Hettich Conception graphique Lisa Boxus | inextenso.be Relecture Françoise Osteaux www.racine.be Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez régulièrement des informations sur nos parutions et activités.

Toutes reproductions ou adaptations d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, sont interdites pour tous pays.

© Éditions Racine, 2018 Tour et Taxis, Entrepôt royal 86C, avenue du Port, BP 104A B - 1000 Bruxelles D. 2018, 6852. 27 Dépôt légal : octobre 2018 ISBN 978-2-39025-053-1 Imprimé en Serbie


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