Le droit, objet de passions?

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Académie royale de Belgique, 20 avr. 2018 - 154 pages

Existe-t-il des passions juridiques ? Des passions qui prennent le droit lui-même pour objet ? La littérature répond positivement à cette question ; s’y révèle en effet une étonnante galerie de personnages « fous de droit », manifestant à son égard un désir, une peur ou une haine, déraisonnables et excessifs. Tantôt c’est le trop de droit qui menace lorsque se déchaînent plaideurs chicaniers, juges compulsifs, fonctionnaires tatillons, législateurs dogmatiques, créanciers ou débiteurs obsessionnels. Tantôt, à l’inverse, c’est le trop peu de droit qui fait des ravages, soit qu’on l’exècre, comme Sade qui lui substitue une loi perverse, soit qu’on se ronge de son absence, comme Kafka qui n’en saisit que des bribes dénaturées.

Mais chacune de ces passions dangereuses n’est que l’envers pathologique de passions positives. Reste alors à faire le départ entre passions civiles et inciviles. Mobiliser les premières pour renforcer le lien social, et offrir un exutoire cathartique aux secondes.

Parmi bien d’autres, Aristophane, Cervantès, Shakespeare, Racine, von Kleist, Balzac, Dostoïevski, et Camus sont appelés à la barre des témoins.

Juriste et philosophe, François OST est professeur émérite invité de l’Université Saint-Louis à Bruxelles ; il est membre de l’Académie royale de Belgique et fondateur de l’Académie de théorie du droit. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il se consacre désormais au courant « droit et littérature ». Parmi ses publications, on citera Raconter la loi (O.Jacob, 2004), Sade et la loi (O.Jacob, 2005), Shakespeare, la comédie de la loi (Michalon, 2012).

À propos de l'auteur (2018)

Un auteur qui a déjà publié une trentaine d’ouvrages dont trois chez Odile Jacob, deux aux PUF, un aux Editions La Découverte, et un chez Michalon ; un auteur dont les livres se vendent honorablement et qui très souvent sont traduits. Un auteur qui consacre toujours beaucoup d’efforts à la promotion de ses livres après leur parution et qui utilise ses livres à l’appui de ses enseignements, ce qui assure des commandes pluriannuelles.Quelle compétence pour parler de traduction et de politique des langues?- J’ai été membre, une vingtaine d’années, du Conseil supérieur de la langue française de la Communauté française de Belgique; à ce titre, j’ai participé à de nombreux combats de la Francophonie.- Comme responsable de la recherche dans mon université, j’organise des programmes de troisième cycle et de nombreux colloques et séminaires multilingues. J’ai une grande expérience de l’enseignement et de la recherche en plusieurs langues.- A onze reprises mes livres ont été traduits (sans parler des articles); à ces occasions, j’ai développé des contacts approfondis avec certains de mes traducteurs.- Dans la mesure où le livre parle beaucoup de traduction littéraire, je mobilise mes connaissances littéraires déjà exprimées dans deux ouvrages précédents ( Raconter la loi et Sade et la loi).Développements de ma carrière depuis 2005- en Belgique :- obtention du Prix quinquennal de l’essai de la Communauté française de Belgique pour le Raconter la loi ( il s’agit du principal prix littéraire accordé par la CFB).- Elu membre de l’Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts ( classe des sciences morales et politiques).- Elu président de la Commission des Ecoles doctorales du Fond national de la recherche scientifique ( en pratique, c’est la responsabilité de la formation des doctorants dans toutes les disciplines)- en France :Nombreuses invitations dans des cénacles variés et prestigieux. Si je prends les douze derniers mois, j’ai fait deux leçons au Collège de France, une conférence au Sénat, une autre à la Cour de cassation, un séminaire à l’Institut des hautes études sur la justice et une conférence à l’Académie des sciences morales et politiques. Sans parler d’interventions classiques dans des universités et des conférences plus « grand public » (à Toulon, par exemple, en janvier dernier). On me demande aussi très régulièrement de participer à des jurys de thèse et de soutenir des candidatures de collègues à l’Institut universitaire de France.Tout cela pour dire que ma notoriété s’est à la fois étendue et progressivement détachée de mon identité juridique de départ.PerspectivesComme je le fais chaque fois, je compte orienter mes conférences, mes cours et mes directions de recherche, durant les prochaines années, vers le thème du multilinguisme et de la traduction, assurant ainsi le « service après vente » du livre. Depuis plusieurs années je fonctionne sur ce mode : je refuse toutes les invitations qui ne cadrent pas avec le thème que j’ai choisi, de sorte que je peux concentrer toutes mes collaborations et interventions sur le sujet de mon dernier livre. Dans le cas présent, je compte y consacrer plusieurs enseignements ainsi qu’un important programme interuniversitaire de conférences en 2009 dans le cadre du « Collège Belgique » en voie de formation.

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