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Régine Le Jan. — Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Age. Paris, Picard, 2001 (Les médiévistes français, 1)

[compte-rendu]

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Ce livre est le premier d'une nouvelle collection des Éditions Picard, qui ambitionne d'être l'équivalent français — et de luxe — des fameux Variorum Reprints. Dirigée par Michel Parisse, elle veut réunir les principaux articles des grands médiévistes français. Mais le concept a été repensé, puisque les articles de l'A., en l'occurrence R. Le Jan, ont été souvent actualisés depuis leur publication (1994-2001) et, pour ceux écrits en anglais, allemand et italien, traduits. En outre, cet ouvrage est heureusement augmenté d'une introduction de l'A. et d'un index des noms de lieux et de personnes. Soulignons d'emblée la qualité de la présentation, la précision des références et la parfaite maîtrise d'une abondante bibliographie.

Les premiers articles, consacrés aux femmes, insistent à juste titre sur l'importance du lien matrimonial, particulièrement à partir de l'époque carolingienne (« L'épouse du comte du ixe au XIe s. : transformation d'un modèle et idéologie du pouvoir », « La reine Gerberge, entre Carolingiens et Ottoniens », « D'une cour à l'autre : les voyages des reines de Francie au Xe s. »). La fides, « censée structurer tous les rapports sociaux » (p. 14), occupe naturellement une place particulière dans le cas du mariage, « pivot autour duquel s'articule l'échange social » (p. 15). L'A. démontre alors brillamment comment, dès le ixe s., le modèle conjugal chrétien s'impose à la noblesse et comment l'épouse, élevée au rang de consors, devient la conseillère de son mari. Au siècle suivant, son pouvoir sort véritablement de la sphère privée, puisque la femme noble participe à la gestion du consortium en donnant son consentement aux donations de son époux. L'étude d'E. Carpentier sur « Un couple tumultueux en Poitou à la fin du Xe s. : Guillaume de Poitiers et Emma de Blois » (dans Mariage et sexualité au Moyen Âge, dir. M. Rouche, Paris, 2000) aurait apporté d'utiles compléments à ces belles pages.

À la même époque, la reine s'affirme comme une vraie domina palacii (selon l'expression d'Hincmar), à l'instar d'Adélaïde, épouse d'Hugues Capet, et de Gerberge, qui d'ailleurs se marie avec Louis IV sans le consentement de son frère Otton Ier. Cette dernière favorise

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